Tendances de la traite des êtres humains

La Hongrie est un pays d'origine et de transit des victimes de la traite au sein de l'Union Européenne. Selon le rapport TIP, publié aux Etats-Unis en 2015 « les Hongrois représentaient 18 pour cents du nombre total de victimes identifiées dans les enquêtes d’EUROPOL sur la traite entre 2009 et 2013 » en Europe, ce qui signifie qu’à peu près qu’un cinquième des victimes identifiées dans cette période de temps étaient d’origine hongroise.

En Hongrie, les victimes les plus exploitées sexuellement sont aussi des femmes, mais il y a beaucoup de filles hongroises qui travaillent comme prostituées aux Pays-Bas, en Belgique, en Suisse, en Allemagne et en Autriche. Les hommes et les femmes hongrois sont soumis au travail forcé domestique et à l’étranger, notamment au Royaume-Uni (RU), les Pays-Bas, d'autres pays européens (notamment la Suisse et l'Allemagne), et en Amérique du Nord.

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En même temps, la traite des êtres humains, en Hongrie, est également un phénomène croissant qui touche en particulier les régions les plus pauvres du pays, tels que le département de Borsod-Abaúj-Zemplén, Szabolcs-Szatmár-Bereg (dans la partie Nord-Est de la Hongrie) et Baranya (au Sud, partie occidentale du pays). Les départements de Tolna et Baranya (Sud-Ouest de Hongrie) ainsi que Békés (Sud-Est) sont également des régions sources importantes.

Dans les départements indiqués en rouge sur la carte le taux de chômage est également très élevé ce qui est une des raisons de la victimisation. La grande majorité des victimes identifiées dans les pays de l'Union européenne seraient des Hongrois (selon les dire) et semblent avoir été soumis à l'exploitation sexuelle et l'exploitation par le travail. Il y a quelques cas signalés de traite des êtres humains liés au trafic de drogue. Selon les autorités hongroises, il y aurait des indices selon lesquels la Hongrie est aussi, dans une certaine mesure, un pays de destination des pays de l'Est, mais actuellement il n'y a pas suffisamment de données pour étayer cette information.

Au cours de la dernière décennie, le phénomène de l'exploitation sexuelle a augmenté, à la fois au niveau du pays et après l'adhésion de l'UE dans les pays de l'UE également.

Ces victimes sont (comme en Belgique et aux Pays-Bas) la plupart du temps des célibataires, des jeunes femmes sous-éduquées (entre 18-25 ans) avec un contexte familial très pauvre et venant d’un milieu défavorisé. Nous devons souligner que chaque cas est différent et il y a certaines caractéristiques bien distinctes:

  • Ces femmes ont un bébé (qui reste en Hongrie pendant qu'elles travaillent à l'étranger, ce qui est l'une des raisons principales pour prendre ce travail),
  • Dans certains cas, ces femmes ont été vendues à des trafiquants pour obtenir de l'argent (surtout dans la partie nord-est de la Hongrie),
  • Parfois, elles sont d’accord de travailler comme prostituée à l’étranger (ou il se peut qu’elles travaillent en tant que telle en Hongrie aussi), pour un meilleur salaire, mais la réalité, dans les autres pays européens, est très différente. Elles sont battues, on leur prend leurs documents d'identification, les conditions de travail sont très mauvaises, elles ne reçoivent pas l'argent qu'on leur avait promis.
  • Parfois, ces victimes répondent à une annonce de travail dans le secteur des services érotiques (massage, danse, services d'escorte, mais pas dans la prostitution) ou dans l'industrie du bâtiment, pour effectuer des travaux agricoles, etc. pour avoir une meilleure vie et un travail bien payé à l'étranger. Elles n’ont qu’un "accord verbal" au sujet de leurs conditions de travail, des attentes, mais elles n’ont pas d'informations sur la réalité. Sans contrat ces victimes sont dans de très mauvaises situations à l'étranger: elles ont peur de demander de l'aide auprès de la police ou autorités locales, elles ne disposent d'aucune information au sujet de leurs droits et chances, elles ne parlent pas la langue du pays, ou ne savent même pas comment y arriver.
Le contexte institutionnel

Le cadre de la lutte contre la traite des êtres humains a été établi par la résolution du gouvernement no 1018/2008 sur la Stratégie nationale contre la traite des êtres humains en Hongrie. Il a établi un mécanisme de coordination nationale (MCN) contre la traite des êtres humains et a nommé un coordinateur national contre la traite.

Le coordinateur national anti-traite est le secrétaire d'Etat adjoint pour l'Union européenne et des relations internationales au sein du ministère de l'Intérieur. Le principal rôle du coordonnateur national contre la traite est de renforcer les efforts de lutte de la Hongrie contre le traite et de faciliter l'interaction entre les diverses organisations étatiques et non étatiques par rapport à la lutte contre la traite des êtres humains. Le coordonnateur national de lutte contre la traite présente les solutions de la Hongrie pour la lutte contre la traite des êtres humains à la fois au niveau national, au niveau européen et international.

Le coordinateur national préside la réunion du Mécanisme de coordination national qui est le forum principal de coopération parmi les organisations compétentes en Hongrie. Les organisations impliquées dans les questions de traite et de la lutte contre la traite à des fins d'exploitation sexuelle et de travail comprennent les institutions qui sont membres de l'Instance du Mécanisme de coordination nationale.

Parallèlement au Mécanisme de coordination nationale, la Table ronde des ONG a été créée en décembre 2011 et est également présidé par le coordinateur national. Les Organisations non gouvernementales qui soutiennent les victimes de différents types de traite des êtres humains peuvent assister aux réunions sur une base volontaire.

Les membres du Mécanisme de coordination nationale ont été / sont impliqués dans le partage des informations, des possibilités, l'organisation de cours de formation, des ateliers, des campagnes de sensibilisation, l'assistance, l'identification et l'orientation des victimes, des projets, le maintien d'un hébergement, l'extension de la capacité de l’accueil et la mise en place d’un nouvel hébergement.